Suspension de MaPrimeRénov’ : la FFB hausse le ton et menace de mobilisations

La décision du gouvernement de suspendre temporairement MaPrimeRénov’, du 1er juillet à la fin septembre 2025, ne passe pas dans les rangs des professionnels du bâtiment. Lors de leur congrès national à Blois, le 13 juin, les 1 500 membres de la Fédération Française du Bâtiment (FFB) ont adopté une résolution ferme : si le gel des dossiers est maintenu, des actions de terrain seront menées dès le lendemain. Pour Olivier Salleron, président de la FFB, cette suspension est « une mesure unilatérale qui met à genou des milliers d’artisans ». Il dénonce une décision précipitée, prise sans concertation, qui fragilise un secteur déjà en tension. « Si la suspension avait été négociée, anticipée, et accompagnée d’une nouvelle stratégie, nous aurions pu nous préparer. Là, c’est comme arrêter brutalement une usine à quelques semaines d’intervalle », déplore-t-il.

Des actions de terrain imminentes

La FFB annonce des mobilisations visibles sur la voie publique. Véhicules professionnels, engins de chantier et camions devraient être utilisés comme symboles de protestation. « Nos camions sont plus gros que des tracteurs », prévient Olivier Salleron, en référence aux manifestations agricoles, laissant présager un mouvement d’ampleur. L’ensemble de la filière construction-immobilier-logement pourrait être invité à rejoindre la mobilisation. Les fédérations locales seront mises à contribution pour relayer le mécontentement partout en France.

Un coup dur pour les artisans

MaPrimeRénov’ constitue un levier économique majeur pour de nombreuses TPE et PME du secteur, notamment via les aides « par geste » (isolation, changement de chaudière). Celles-ci sont jugées simples, efficaces et peu exposées à la fraude, contrairement aux rénovations globales. « Ce dispositif fonctionne. Le geler maintenant, alors que les budgets sont alloués, est une erreur stratégique », affirme le président de la FFB. La fédération réclame non seulement le maintien des aides, mais aussi la pleine consommation des crédits déjà votés pour 2025.